La violence verbale


Les différentes formes d'agression
En gros, il y a quatre formes d'agressions différentes, et chacune demande une réaction différente, une autre contre stratégie.


Nous distinguons:

La violence instrumentale : un comportement intentionné qui a comme but de réaliser les objectifs de l'agresseur.
La situation est caractérisée par une grande tension qui augmente afin de motiver la victime à "craquer", à céder et faire ce que l'agresseur veut pour éviter l'escale du conflit.
Mais: si l'on fait ce que l'autre veut, l'autre n'a aucune raison d'arrêter, au contraire, l'intimidation "marche". Donc, la bonne contre stratégie ici est la confrontation, c'est à dire poser ses limites.

La violence de frustration : ici, l'agresseur n'a pas pu exprimer des frustrations vécues et "explose" à un moment ou un autre, c'est la goutte qui fait déborder le vase.
L'agresseur réagit en fonction de toutes ses frustrations, et pas seulement par rapport au facteur déclencheur. Pour cela, la victime vit la violence comme disproportionnée et surprenante. Poser des limites face à ce genre d'agression serait une frustration en plus et fera escalader le conflit encore davantage. Dans ce cas-là, il faudra calmer l'agresseur, lui montrer que l'on l'écoute et comprend. On appelle cette contre stratégie la désescalade.

La violence sur base de préjugés : l'agresseur appartient souvent à un groupe hiérarchiquement supérieur à celui de la victime. Pour affirmer cet ordre des choses, pour humilier la victime et la remettre "à sa place", l'agresseur teste les limites de la victime, d'abord subtilement.
S'il ne rencontre pas suffisamment de résistance, l'agression va s'aggraver. Souvent, cette forme de violence est anodine, reste dans les non-dits ou utilise le soi-disant humour comme arme; également, l'agresseur va culpabiliser sa victime parce qu'elle provoque son agression. Puisqu'un manque de résistance aggrave la situation, la réaction recommandée est la confrontation.

La violence psychopathologique : l'agression émane d'une maladie mentale, un problème physiologique ou encore de l'abus de certaines drogues. Toutes les agressions commises par des personnes malades mentales ou toxicomanes n'appartiennent pas forcément à cette catégorie d'agression. Seulement les agressions causées par des processus intérieures à la personne (hallucinations, pathologies cérébrales etc.) font partie de cette catégorie. Puisque la violence pathologique échappe à notre logique de tous les jours, il vaut mieux ne pas essayer de parler avec l'agresseur, ni pour le calmer, ni pour le confronter, mais de prendre la fuite.

Quoi faire donc?

Toutes les théories sont grises, si l'on ne les met pas en pratique. Dans nos cours et/ou nos stage de défense, ces informations sur les formes et causes des violences verbales forment la base de laquelle nous développons nos instruments de défense.

Tout d'abord, il est nécessaire de faire en sorte que nous restions capable de réagir d'une manière consciente et contrôlée.

Ceci s'avère souvent difficile dans des situations émotionnellement chargées, surtout quand l'agresseur est quelqu'un de proche.
Pour cela, Garance qui est spécialisée dans ce domaine et dont je m'inspire pour mes recherches a développé le "premier secours émotionnel", une série de petits trucs et astuces à utiliser dans une situation d'agression pour mieux la vivre, ainsi que des techniques d'entraînement mental qui nous préparent à garder notre sang froid, même si nous sommes en conflit
L'accent est surtout mis sur la confrontation parce que selon nos expériences, c'est cette contre stratégie qui est le moins incluse dans la socialisation et l'éducation des filles et des femmes.
Cette omission fait que beaucoup de femmes sont totalement sans remède dans des situations où la politesse et la bonne volonté ne suffisent plus pour bien s'entendre avec autrui. Nous apprenons donc à nos élèves ou nos stagiaires à dire "non" d'une manière efficace et quand même socialement acceptable.
Les participantes peuvent tester différentes nuances et variations de ce "non" pour trouver la manière de le dire qui convienne à leur caractère et tempérament. Les différentes situations d'agression demandent, bien sûr, différents instruments de défense, du harcèlement continu à l'insulte ponctuelle, de la transgression volontaire au comportement un peu à côté de la plaque.

Une partie importante de cet apprentissage est d'envoyer le même message sur tous les niveaux de la communication, d'être cohérente pour éviter les malentendus. La communication ne consiste pas seulement en des mots, mais aussi et surtout en ce que l'on appelle le langage non verbal. Ceci inclut le ton de la voix, le regard, la mimique et le gestuel. 
Seulement si nous arrivons à dire non sur tous ces niveaux, on nous prendra au sérieux, nous et notre non. Des exercices et des jeux de rôles facilitent l'expérimentation et l'apprentissage de cette cohérence.

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